La transition entre CEO: Bernard passe le flambeau à Wim

De grands souliers à chausser

Bernard, vous avez occupé le poste de CEO pendant 14 ans. Quel regard portes-tu sur cette période ?

Bernard Thiers : « J'ai toujours accompli mon travail avec beaucoup de plaisir, de dévouement et de passion. J'ai travaillé depuis 40 ans pour Unilin et j'aimerais continuer 40 années de plus. »

Quels ont été les temps forts de votre carrière ?

Bernard : « En y repensant, je dois dire que les moments marqués par la croissance et les acquisitions ont toujours été les plus satisfaisants. Ils s'accompagnent de défis, mais vous procurent aussi énormément d'énergie. L'adrénaline que vous ressentez en de tels moments est incomparable. »

Quelles sont les plus grandes leçons que vous avez pu tirer ?

Bernard : « Que la croissance est essentielle. Si une entreprise n'évolue plus, vous avez un problème. La croissance est le moteur d'une entreprise et rend tout plus facile. Elle implique également que vous vous demandiez en permanence comment poursuivre cette croissance. »

Wim : « J'en suis tout aussi persuadé. Dans le cadre de mes précédentes fonctions, j'ai également toujours mis l'accent sur les investissements et la croissance. J'adopterai résolument la même approche chez Unilin. »

Wim, ce sont là de grands souliers à chausser. Comment voyez-vous les choses ?

Wim : « Bernard laisse derrière lui une entreprise exceptionnelle, avec une excellente culture d'entreprise et un sens de l'innovation incroyable. Elle possède des bases extrêmement solides. Je ne peux que lui en être reconnaissant. »

Quels sont, à vos yeux, les plus grands accomplissements de Bernard ?

Wim : « La véritable innovation que l'on observe ici. L'innovation est de plus en plus souvent un concept vide de sens, mais Bernard en a fait un fer de lance. Il a toujours misé sur le développement de produits et défendu les droits de propriété intellectuelle. C'est ainsi qu'Unilin est devenue le leader du marché dans différents secteurs. Telle est la plus grande réussite de Bernard et de toute son équipe. »

Bernard, vous laissez tout cela derrière toi. Quel sentiment cela procure-t-il ?

Bernard : « Honnêtement, je n'y pense pas trop. Cela me fait bizarre d'arrêter après 40 années passées dans cette entreprise. Un tout nouveau monde s'ouvre à moi, avec plus de temps. D'un côté, j'ai hâte d'y être, mais de l'autre, c'est fou d'y penser. »

Fermerez-vous définitivement la porte derrière vous ?

Bernard : « Pas définitivement. Je resterai disponible si Wim a besoin de conseils. Le temps nous dira de quelle manière. »

L'avenir

Wim, quels sont vos objectifs et ambitions ?

Wim : « Je comprends qu'on se pose la question, mais c'est en fait encore trop tôt. J'ai déjà quelques idées, mais il est encore trop tôt pour les partager. En tout cas, je tiens absolument à miser au maximum sur zero-harm. Je souhaite continuer à investir dans ce domaine. »

Votre style de leadership est-il comparable ?

Wim : « Disons relativement comparable. Je pense qu'il n'y aura pas énormément de différences majeures par rapport à la façon dont Bernard aborde les choses, mais nous avons évidemment chacun notre caractère, notre bagage et notre expérience. »

Bernard : « Nous ne sommes pas des clones. Wim apportera sa propre patte, mais il a les mêmes valeurs que moi. »

Bernard a toujours accordé une grande importance à la durabilité. Est-ce aussi votre cas, Wim ?

Wim : « Tout à fait. Je trouve la durabilité, au sens large du terme, très importante. La durabilité n'a rien d'une obligation, mais elle peut représenter un avantage concurrentiel. Unilin mise déjà fortement sur l'écologie et la circularité, mais ce n'est pas encore toujours clair pour le monde extérieur. Je pense que nous devons nous en prévaloir davantage et, évidemment, miser encore plus là-dessus à l'avenir. Mais la durabilité est également importante sur le plan social. Les gens doivent se sentir bien au travail et avoir la possibilité de continuer d'apprendre."

Bernard, si vous ne pouviez donner qu'un seul conseil à Wim, lequel serait-ce ?

Bernard : « Soyez à l'écoute. Des collaborateurs, des clients et de nos actionnaires en Amérique. J'entends par là non seulement entendre ce que quelqu'un dit, mais aussi essayer de déterminer ce qui se cache derrière ces mots. Cela peut sembler simple, mais être vraiment à l'écoute ne l'est pas toujours. C'est mon seul conseil, pas que Wim en ait besoin de beaucoup (rires). »

Wim, qu'attendez-vous avec le plus d'impatience ?

Wim : « Que j'ai très hâte de me mettre au travail aux côtés de tous ses collaborateurs talentueux. L'économie mondiale a beau chanceler, Unilin continue d'aligner d'excellents résultats. À tel point que nous investirons encore énormément en 2024 avec la bénédiction de notre maison mère Mohawk. C'est une fameuse reconnaissance pour la qualité que nous fournissons et l'efficacité de notre modèle d'entreprise. Je souhaite que l'on poursuive sur cette voie fructueuse. »