La nouvelle Vice President RH, Katrijn, succède à Luc
Le 1er juin, Luc Lemarcq a passé le flambeau de VP RH à Katrijn Clement. Un grand changement s'opérera-t-il en matière de politique ? « Non, en tant que directrice des RH de Flooring, je contribue depuis des années à la politique RH, mais j'aimerais bien entendu y laisser ma propre marque », avoue Katrijn. Quel regard portent-ils sur la passation ?
LUC S'EN VA
Luc, vous étiez VP RH depuis 2007. Quels ont été vos moments marquants ?
Luc Lemarcq : « Dix-sept ans, ça fait beaucoup pour ne choisir qu'un seul moment. Si je devais tout de même en retenir un, je reviendrais au début de ma carrière. Cela faisait deux ans que Mohawk avait repris Unilin. Nous sommes passés à vitesse grand V d'une solide PME à une grande entreprise cotée en bourse. Dans ce contexte, nous devions bien entendu revoir notre politique en matière de RH, car les différentes divisions fonctionnaient encore en tant qu'entreprises distinctes sur ce point. La rémunération était différente partout, les systèmes d'équipes n'étaient pas les mêmes, etc. J'ai beaucoup apprécié le processus complexe ayant pour but de tout harmoniser. La structure que nous avons mise sur pied à l'époque constitue la base sur laquelle nous continuons de bâtir aujourd'hui. Nous étions très avant-gardistes avec notre politique, et c'est encore le cas actuellement. »
Cette harmonisation s'est certainement accompagnée de nombreux défis.
Luc : « Assurément. Ça a été un travail très intensif que de répertorier toutes les différences et, en accord avec les syndicats, d'élaborer un système normalisé dans lequel toutes les parties pouvaient encore se retrouver. »
Quelles ont été vos plus grandes leçons ?
Luc : « Qu'il ne faut pas toujours essayer de résoudre rapidement un problème. La solution rapide est parfois pire que le problème, car elle entraîne d'autres problèmes. Il faut donc toujours avoir conscience de l'impact des décisions que l'on prend. Le remède pour lutter contre un symptôme peut parfois faire plus de dégâts que le symptôme lui-même. »
Est-ce un conseil à retenir, Katrijn ?
Katrijn Clement : « Oui, il figure déjà sur ma liste. C'est quelque chose de très important, car je suis assez perfectionniste par nature. Luc m'a également appris à relativiser, surtout. »
Luc, est-ce que tout cela va vous manquer ?
Luc: « J'ai fortement apprécié de travailler ici et de pouvoir collaborer avec plein de gens, donc les collègues me manqueront le plus. Mais j'attends aussi avec impatience la période qui se profile : plus de temps pour voyager, pour faire de la moto et surtout à passer en famille et avec mes petits-enfants. »
PÉRIODE DE TRANSITION
Katrijn, vous n'êtes pas nouvelle dans l'entreprise.
Katrijn : « Effectivement. J'ai commencé à travailler chez Unilin il y a presque vingt ans en tant que consultante externe pour aider à encadrer la reprise par Mohawk et je suis restée. J'occupais alors le poste de Global HR Specialist, en d'autres termes : je faisais un peu de tout. Quelques années plus tard, je suis devenue directrice des RH d'Unilin Flooring, fonction que j'ai exercée pendant quinze ans. Durant cette période, la division est passée de 1 400 à 4 300 collaborateurs et j'ai appris énormément de choses. Par exemple à gérer tout le spectre des domaines de RH, avec des équipes RH dans 9 pays. J'ai également pu aider à mener à bien plusieurs acquisitions en Suède, en République tchèque, au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Brésil (coentreprise), en Malaisie et en Inde (coentreprise), et j'ai acquis de l'expérience dans la création de nouvelles entités de production, de vente et de distribution. Ce furent des expériences extrêmement enrichissantes. Et toute cette expérience, je la mettrai certainement à profit dans mon nouveau rôle ! »
Vous venez de succéder à Luc. C'est excitant, non ?
Katrijn : « Bien sûr, ça me donne un stress sain (rires). Je me suis bien familiarisée pour être au fait de chaque aspect de mon nouveau rôle et je peux compter sur une bonne équipe pour me soutenir. Concernant les domaines RH "plus complexes" comme le payroll ou Compensation & Benefits, je suis très reconnaissante de disposer d'une base solide. »
Luc : « Le gros avantage, c'est que Katrijn était déjà autour de la table ces dernières années pour déterminer la politique. Elle est donc très bien informée et a une vision très large des RH. Un autre atout est qu'on a su développer une équipe RH solide, tant centrale que dans les divisions. De plus, on peut se vanter d'avoir une excellente réputation et une marque employeur très solide. »
Votre style de leadership est-il différent ?
Luc : « Katrijn est très straightforward. On sait immédiatement ce qu'on peut attendre d'elle et elle a le don d'appeler un chat un chat. »
Katrijn : « J'aspire effectivement à une méthode de travail très ouverte et transparente. Cela permet de voir rapidement les problèmes et de les aborder, même s'ils sont délicats. Je sens vite quand certaines choses ne sont pas dites et j'ose aussi le faire remarquer. »
AVENIR
Katrijn, quels thèmes sont importants pour vous ?
Katrijn : « Pour moi, ça commence toujours par le bon collaborateur au bon poste dans l'organisation. Ainsi, non seulement le collaborateur est content, mais l'employeur aussi. Nous voulons éviter d'avoir des inadéquations, car personne n'y gagne. Les gens nourrissent parfois des ambitions qui ne correspondent pas forcément à leurs points forts. Il faut alors oser engager la conversation et regarder quelles sont les possibilités. C'est la raison pour laquelle nous misons fortement sur l'apprentissage tout au long de la vie. Pas apprendre pour apprendre, mais approfondir les connaissances en fonction de leurs points forts et de leurs ambitions. On arrive ainsi à une situation gagnant-gagnant, pour le collaborateur comme pour Unilin. »
Y a-t-il des choses que vous souhaitez changer ?
Katrijn : « Je veux continuer de déployer et de consolider la politique que nous menons actuellement. Les valeurs et la culture de l'entreprise sont en effet très importantes à mes yeux. Ces dernières années, nous avons beaucoup misé sur cette culture. Lors de la prochaine phase, nous formerons également l'ensemble de notre direction afin qu'elle transpose aussi ces valeurs dans ses activités quotidiennes de leadership. Dans un contexte international et multiculturel, notre culture est ce qui nous lie tous. À l'avenir, nous mettrons encore un peu plus l'accent sur notre caractère international. Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes actifs dans plus de 30 pays avec plus de 75 nationalités. »
Pour regarder tous dans la même direction ?
Katrijn : « Tout à fait, nous devons viser un minimum olympique dans toutes les divisions partout dans le monde. Il est important que nous abordions tous les choses à partir du même ensemble de valeurs, sans chercher à uniformiser le tout pour autant. Chaque pays et chaque division a une culture propre que nous devons respecter, mais en même temps, nous recherchons le lien entre nous tous. »
C'est ce que vous avez également fait chez Flooring, où vous étiez directrice des RH jusqu'il y a peu.
Katrijn : « Unilin Flooring est la division la plus internationale et nous y avons effectivement réalisé de grands progrès pour nous rapprocher les uns des autres. Nous essayons d'impliquer tout le monde, des quatre coins du monde et pas seulement de Wielsbeke. Je remarque d'ailleurs aussi que Wim (Messiaen, le nouveau CEO, n.d.l.r.) le martèle. Ce n'est pas sans importance. Pour moi, il est crucial que la direction générale croie aussi réellement en notre politique. Cela me rend optimiste quant à l'avenir. »
Quels sont pour vous les plus grands défis ?
Katrijn : « Trouver les bonnes personnes. Partout dans le monde, de moins en moins de personnes possédant des compétences techniques obtiennent un diplôme et leur niveau est en outre plus faible qu'il y a quelques années. Mais si nous voulons continuer à être le leader de notre marché, nos collaborateurs sont essentiels. Ce sont les moteurs de notre innovation et de notre esprit d'entreprise. Outre le recyclage permanent de nos collaborateurs actuels dans un environnement toujours plus complexe, trouver les nouveaux collègues adéquats est et reste l'un de nos plus grands défis pour les années à venir. The Dive, notre vision de l'apprentissage tout au long de la vie, nous y aidera. »